Fils de Zeus, Apollon (du grec ancien Ἀπόλλων) est non seulement le dieu grec des arts et de la poésie mais aussi un dieu solaire, symbole de lumière.
Oiseau associé à Apollon à cause de ses capacités de divination, le corbeau possédait à l’origine un plumage d’un blanc immaculé et un chant mélodieux. Malheureusement, il perd ses beaux atours pour avoir offensé un jour le dieu.
Apollon & Coronis
Plusieurs textes décrivent la relation tragique entre la mortelle Coronis et le dieu Apollon.
Ainsi, Ovide, dans le livre 2 de ses Métamorphoses, conte l’histoire de la dénommée Aeglan, surnommée Coronis, mortelle aimée d’Apollon. Cette histoire finit dans le sang lorsque le dieu grec, prévenu par un corbeau, apprend la liaison qu’entretient la jeune femme avec l’Acadien Ischys et tue les deux amants.
La troisième ode pythique de Pindare présente une autre version de cette légende, où Apollon découvre cette relation à l’aide de ses pouvoirs de divination. Avide de vengeance, le dieu grec envoie sa sœur, la déesse Diane, punir la malheureuse Coronis qui est tuée d’une flèche pour son infidélité.
En ce lieu même, et par le génie confident de sa pensée, il apprend, et le crime du faux hôte, Ischys, fils d’Elate, et la perfidie de sa jeune complice. Aussitôt vers Lacérée, où la nymphe habitait près des rives infectes du Boebias, il invoque son intrépide sœur, Diane armée de ses traits homicides ; et, lui-même dirigeant le fléau contagieux, en frappe Coronis, et avec elle les nombreux habitants du voisinage.
Troisième ode pythique de Pindare
Récit associé
- Les Métamorphoses (livre 2), Ovide
Séduit par Coronis, Apollon confie à un corbeau au plumage immaculé la tâche de veiller sur sa bien-aimée. Ce gardien ailé finit malheureusement par relâcher son attention, pendant que Coronis tombe sous le charme d’un mortel, Ischys.
Quand il découvre cette liaison, le corbeau se presse de prévenir Apollon, qui laisse éclater sa colère. Le dieux grec décide alors de punir Coronis et son amant. Il les tue dans un accès de fureur. Mourante, Coronis lui apprend qu’elle est enceinte de lui. Regrettant son acte, Apollon châtie le corbeau, dont le plumage s’assombrit pour devenir noir comme la nuit.
Le nouveau né est sauvé au dernier moment et confié à la garde du centaure Chiron. Il deviendra le dieu de la médecine, Asclépios.
Il le retire des flammes et du sein de sa mère ; et, après l’avoir porté dans l’antre du centaure Chiron, il punit le corbeau qui attendait la récompense de son fidèle récit, en lui ôtant le droit de paraître parmi les oiseaux à blanc plumage.
Métamorphoses, livre 2 – Ovide
Lien vers le texte traduit : Métamorphoses
Apollon, le corbeau & l’hydre
Mais ce n’est pas la seule fois où le dieu Apollon est associé au corbeau.
Dans un autre récit, le dieu Apollon a demandé à un corbeau de lui ramener de l’eau pure pour faire un sacrifice. Sur le chemin, le corbeau croise un figuier dont les fruits n’étaient pas encore mûrs. Alléché, il décide d’attendre que les figues soient plus appétissantes. De retour auprès du dieu Apollon, ce dernier, courroucé d’avoir du attendre si longtemps, le punit en l’empêchant de boire le temps où les figuiers murissent.
Une autre version de cette histoire rapporte que le corbeau rencontre sur son chemin une hydre. Effrayé par cette apparition, l’oiseau renverse l’eau de la coupe qu’il ramène au dieu Apollon. La punition reste la même pour le corvidé maladroit.
Le croassement de cet oiseau serait le résultat de cette privation d’eau, comme la constellation du corbeau serait un effet du châtiment d’Apollon : le corbeau est sous la surveillance de l’hydre qui l’empêche de boire dans la coupe. Pour se venger, le corbeau becquette la queue de cette créature mythologique.
Sources
- Le corbeau, Les Métamorphoses (livre 2)
Ovide
fr.wikisource.org - Troisième ode pythique de Pindare
Pindare
mediterranees.net - Pesudo- Hesiodeia
Jacques Schwartz
books.google.fr - Origine de tous les cultes ou Religion universelle
Charles-François Dupuis
books.google.fr