Nouveau Testament & Christianisme

Évangile selon Luc

Dans son évangile, Luc évoque un épisode où Jésus de Nazareth enseigne aux Apôtres à ne pas s’attacher à la possession matérielle.

Pour illustrer son propos, le Christ utilise la parabole du riche cultivateur dont les journées de dur labeur s’enchaînent, dans l’espoir d’amasser quelques richesses. Or nous dit Jésus, Dieu nourrit les corbeaux tous les jours sans que ces derniers n’aient à fournir un effort particulier.

La vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.
Considérez les corbeaux : ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n’ont ni cellier ni grenier ; et Dieu les nourrit. Combien ne valez-vous pas plus que les oiseaux !

Bible Segond 1910, Luc 12

Luc se sert peut-être spécifiquement de l’image du corbeau à cause de l’image négative que peut parfois véhiculer ce dernier, souvent méprisé, comme le sous-entend le proverbe grec « Va-t’en aux corbeaux« .

Saint Paul de Thèbes

D’après le manuscrit La Légende dorée, Saint Paul de Thèbes (considéré comme le premier ermite de la chrétienté) s’est réfugié dans une grotte située dans un vaste désert pour échapper aux persécutions de l’empereur romain Dèce.

Isolé du monde pendant soixante ans, Paul de Thèbes est nourri chaque jour par le pain que lui apporte un corbeau, envoyé de Dieu.

Il est mort peu de temps après sa rencontre avec Saint Antoine, l’un des pères fondateurs de l’Église.

Et comme l’heure de midi approchait, un corbeau vint apporter un pain formé de deux parties. Et comme Antoine s’en étonnait, Paul lui dit que Dieu le nourrissait tous les jours de cette façon : il avait seulement doublé la ration, ce jour-là, à cause de la visite d’Antoine.

La Légende dorée, Jacques de Voragine

Saint Vincent

L’ouvrage La Légende dorée mais aussi le Peristephanon retracent de manière assez romancée le martyr d’un autre saint, Vincent de Saragosse.

Saint Vincent est questionné par le juge Dacien qui lui fait subir de nombreux supplices. Il est, selon la légende, placé sur un gril, brulé vif et voit ses entrailles transpercées. Cependant, Dacien constate que Vincent de Saragosse résiste. Il décide de le placer dans un cachot des plus sombres, dont le sol est couvert de pointes.

Observant la résistance de Vincent de Saragosse dans ces conditions extrêmes (et sans doute très éloignées de la réalité), ces gardiens se seraient même convertis à la foi catholique. Le (futur) saint finit par rendre l’âme et Dacien expose son corps dans un champ, pour qu’il soit dévoré par les bêtes.

Mais l’apparition d’un corbeau gigantesque fait fuir les prédateurs et les charognards, pendant que des anges s’attachent à veiller sur le corps du supplicié.

Un corbeau gigantesque chassa à grands coups d’ailes les loups et les oiseaux de proie, puis se tint immobile devant le corps, considérant avec admiration les anges chargés de le garder.

La Légende dorée, Jacques de Voragine

Saint Augustin

Saint Augustin revient sur l’antagonisme corbeau / colombe en déclarant dans ses « Traités sur l’Evangile de Jean et son épître aux Parthes » :

Qui sont les corbeaux ? Ceux qui recherchent leurs propres intérêts. Qui sont les colombes ? Ceux qui recherchent les intérêts du Christ.

Traités sur l’Evangile de Jean et son épître aux Parthes, Saint Augustin

Sources