A l’époque de la Rome antique, les corvidés ont souvent été associés à la divination. Il est possible de les retrouver au détour de quelques faits plus ou moins historiques, devenus légendaires. Pensons ainsi au combat de Marcus Valerius Corvus contre un guerrier Gaulois ou encore à l’histoire du corbeau du temple de Castor et Pollux.
Marcus Valerius Corvus
Marcus Valerius Corvus est un général et homme politique de la République romaine au IVe siècle avant J.C.. Alors qu’il est tribun militaire pendant la campagne contre les Gaulois, il se porte volontaire pour répondre à l’injonction d’un imposant guerrier ennemi désireux d’affronter l’un des soldats Romains.
Alors que l’affrontement commence, un corbeau vient se poser sur le casque de Valerius qui voit dans ce signe du ciel une bénédiction des dieux. Cet oiseau est d’une grande aide dans le combat qui suit, en harassant à coup de becs et de coups d’ailes le pauvre Gaulois qui finit égorgé par Valerius.
Marcus Valerius Corvus y gagne alors son surnom de Corvus.
Chose merveilleuse : non seulement l’oiseau demeure au lieu qu’il a choisi, mais, chaque fois que la lutte recommence, se soulevant de ses ailes, il attaque du bec et des ongles le visage et les yeux de l’ennemi, qui, tremblant enfin à la vue d’un tel prodige, les yeux et l’esprit troublés tout ensemble, tombe égorgé par Valerius : le corbeau disparaît alors, emporté vers l’orient.
Histoire romaine (VII, 26), Tite-Live
Le corbeau du temple de Castor & Pollux
Pline l’Ancien raconte l’histoire d’un jeune corbeau né dans le temple de Castor et Pollux. Cet oiseau rendait visite au cordonnier jouxtant l’enceinte du temple puis se posait sur la tribune aux harangues et saluait empereurs et peuple romains. Il était apprécié de la foule, étonnée par ce comportement.
Malheureusement un jour, un autre cordonnier fraichement installé, tua le malheureux corbeau, sans doute par jalousie. Le peuple de Rome, accablé par cette perte, chassa cet homme et finit par l’occire. Le corbeau eut droit à de belles funérailles.
Les oscines et la divination
Des prêtres romains dénommés augures se servaient les signes de la nature pour réaliser des divinations. L’analyse du comportement des oiseaux faisaient partie de leur « domaine de compétence », le dieu Jupiter se servant de ces messagers ailés pour faire passer des messages aux hommes.
Les augures divisaient ces intermédiaires divins en deux catégories :
- Les alites (aigles et autres vautours) : Les prédictions se basaient principalement l’observation du comportement en vol : hauteur, direction et autres paramètres avaient leur importance.
- Les oscines (corvidés, hiboux, etc) : Dans ce cas, l’interprétation du chant était très importante. Il fallait prendre en compte sa force, sa fréquence, sa tonalité.
Ainsi, il ne fallait pas que la corneille soit aussi bavarde qu’une pie ou que le corbeau ait la voix trop enrouée.
Sources
- Histoire romaine (Livre VII)
Tite-Live
fr.wikisource.org - Les animaux célèbres
Antoine Antoine
books.google.fr - Les devins de Rome
Santiago Montero
www.nationalgeographic.fr - Histoire de la divination dans l’antiquité
Auguste Bouché-Leclercq
books.google.fr